LA STRATÉGIE ÉNERGÉTIQUE 2050 : UNE CHANCE HISTORIQUE À SAISIR

Depuis plus de 40 ans, nous luttons contre l’énergie nucléaire, dangereuse pour la santé et l’environnement. Le Canton de Genève a une longue expérience de ces combats et notre résistance a permis d’empêcher la construction de la centrale nucléaire de Verbois. Après deux catastrophes nucléaires majeures à Tchernobyl et à Fukushima, nous avons enfin obtenu une majorité politique pour décider de sortir du nucléaire. Celle-ci s’est matérialisée dans le projet de stratégie énergétique 2050.
Dans quelques semaines, le peuple suisse se prononcera sur ce projet de loi combattu par l’UDC. Outre l’interdiction de la construction de nouvelles centrales nucléaires, le projet prévoit un encouragement de l’électricité renouvelable qui permettra déjà, dans un premier temps, de remplacer la moitié de la production électrique nucléaire. Une série de mesures sont prévues pour engranger des gains d’efficacité dans l’usage de l’électricité. Enfin, le projet comporte des mesures pour réduire le gaspillage de pétrole et de gaz. Il renforce en effet les normes d’efficacité pour les voitures et prévoit plusieurs mesures pour accélérer les efforts d’assainissement énergétique des bâtiments. Ce projet a donc un important volet de protection du climat. C’est là un de ses principaux mérites : il a surmonté les tensions entre la volonté de se séparer du nucléaire et celle de quitter les énergies fossiles, en mariant les deux objectifs.
Je l’admets volontiers, ce projet constitue un compromis. En particulier, j’aurais souhaité une limitation stricte de la durée d’exploitation des anciennes centrales nucléaires, pour limiter le risque pour la population. Mais l’on peut se consoler en considérant le fait que les centrales nucléaires se
débranchent d’elles-mêmes, du fait de leur vieillissement. C’est ainsi que durant les hivers 2016 – 2017, la moitié du parc nucléaire suisse était à l’arrêt ( Leibstadt et Beznau 1 ).
Le rejet de l’initiative pour une sortie accélérée du nucléaire, lors du vote de novembre 2016, montre qu’il n’est pas si facile de faire passer ce type de politique, même si en Suisse romande, nous avons obtenu une confortable majorité. Avec ce projet de loi, l’occasion est unique : nous avons l’appui du Conseil fédéral et d’une large majorité au Parlement. Tous les partis politiques soutiennent le projet, sauf l’UDC, dont les dirigeants sont manifestement fous amoureux du nucléaire.
À mon sens, le risque de rejet du projet ne doit pas être sous-estimé. En lançant son référendum sous la férule de Christophe Blocher, l’UDC ne vise pas simplement à se faire bonne conscience. Elle veut gagner. Ses arguments sont complètement farfelus, en particulier au plan financier : c’est le rejet de la stratégie énergétique qui coûterait cher. D’une part parce que l’on prolongerait le gaspillage de pétrole, et d’autre part, parce que’en l’absence de développement des énergies renouvelables indigènes, nous devrions importer de l’électricité pour remplacer le nucléaire.
Je vous invite donc à faire campagne et à mobiliser votre entourage pour que la participation en Suisse romande soit
très élevée afin d’assurer la victoire au plan suisse.

(journal du PS genevois – Postscriptum)