Chers PLR, les Agrariens n’existent plus !

(Lien direct vers la vidéo de Kevin Grangier du 24.2.2019)

La campagne du PLR en faveur de Pascal Dessauges est assez étonnante. Selon eux, ce candidat  serait le meilleur parce qu’il est l’UDC le plus éloigné de l’UDC. Ce faisant, le PLR admet implicitement que ce parti est peu recommandable.

Mais le plus étonnant est que Pascal Dessauges tient le même discours. Chaque fois qu’il est confronté aux positions extrémistes de l’UDC, il prétend que l’échelon cantonal n’a rien à voir avec la Confédération. C’est pourtant un argument absurde, tant les enjeux cantonaux et fédéraux sont au contraire profondément imbriqués. Il croit se distancier ainsi de MM. Koppel et Blocher, alors qu’en réalité son propos montre combien il est conscient du tort que cause son propre parti à la Suisse.

Mais surtout, c’est une imposture. Si vous en doutez, regardez cette vidéo postée par Kevin Grangier, ancien secrétaire de l’UDC VD jusqu’en 2018. Il y explique qu’il faut élire Pascal Dessauges pour avoir un adversaire de la libre circulation des personnes au Conseil d’Etat. (https://www.facebook.com/kevin.grangier.50).

Pire, M. Dessauges lui-même, lorsqu’il présidait l’UDC vaudoise, souhaitait abolir la distinction entre le parti vaudois et la nouvelle vague blochérienne. Il faisait campagne avec détermination contre l’association de la Suisse aux accords de Schengen. En soutenant le référendum sur la loi sur les armes, il met maintenant en péril la coopération policière, pourtant vitale pour la sécurité publique. Ses attaques contre Schengen et contre la libre circulation nuisent fondamentalement aux intérêts de notre canton, qui vit d’échanges et de savoirs. M. Dessauges, lorsque la Suisse ne sera plus couverte par les visas européens, comment expliquerez-vous aux régions touristiques vaudoises que la politique fédérale n’a pas d’importance ?

En fait, on nous ressort une fois de plus la vieille farce des gentils Agrariens, qui n’auraient rien à voir avec la méchante UDC. Hélas, le PAI n’existe plus, ni au plan des idées, ni formellement. Pour preuve, les actuels élus UDC vaudois ne condamnent jamais les outrances xénophobes et europhobes de leur parti, parce qu’ils savent parfaitement qu’ils leur doivent leur siège.

Aujourd’hui, en Suisse romande, l’UDC relance MM. Oscar Freysinger et Yvan Perrin, dont le sens de la nuance, la performance à l’exécutif et le côté agrarien n’ont pas spécialement frappés l’opinion. Pascal Dessauges est-il prêt à condamner le retour de ces deux acteurs sulfureux ?  C’est tout le problème d’un candidat UDC qui veut engranger des suffrages en faisant croire aux braves gens qu’il n’en fait pas vraiment partie.

Aux Chambres fédérales, l’UDC est une machine de guerre contre les compromis raisonnables, les avancées climatiques et les services publics. En Europe et ailleurs, l’extrême-droite mine les coopérations internationales et les politiques constructives. Partout le populisme, l’extrémisme, le racisme mettent à nouveau en danger la paix et la prospérité.

Dans un contexte aussi tendu, la seule chose dont les Vaudoises et les Vaudois n’ont strictement pas besoin, c’est d’un UDC au gouvernement.