Congé paternité : un droit et une nécessité

Commençons par l’aspect émotionnel: oui, l’arrivée d’un enfant dans un ménage est un événement exceptionnel. Il est légitime que le nouveau papa veuille passer du temps avec le bébé. Il ne s’agit pas seulement de faire connaissance avec le nouvel enfant, mais aussi de soutenir la maman dans cette phase pleine de bouleversements. Ne disposer, comme aujourd’hui, que d’un ou deux jours de congé dans ces circonstances est complètement insuffisant.

Mais à y regarder de plus près, le congé paternité est aussi une nécessité. Dans notre société, les deux parents doivent en général exercer une activité professionnelle pour faire tourner le ménage. Pour que la maman puisse reprendre sereinement son activité professionnelle après le congé maternité, elle doit avoir l’assurance que le papa a établi un lien étroit avec l’enfant. Dans cette perspective, les premières semaines sont absolument décisives.

Naturellement, chaque famille est différente. Certains essayeront de travailler à temps partiel, par exemple à 60 et 80%. Certains pères étaleront le congé paternité sur la première année de vie de l’enfant, etc. Quelles que soient les circonstances propres à chaque famille, il est vraiment important que les deux parents disposent de temps pour accueillir l’enfant.

L’engagement actif des deux parents auprès des enfants est également un atout pour l’éducation: on peut se partager les plaisirs et les difficultés. Dans notre société où un couple sur deux finit par divorcer, cela augmente les chances que les deux parents continueront de s’occuper des enfants après le divorce. S’il est possible d’octroyer de vastes congés professionnels pour les cours de répétition militaire, on doit pouvoir concéder quelques semaines de congé paternité à l’arrivée d’un enfant, histoire de bien mettre le pied à l’étrier.