Programme économique du PS: Afficher la couleur et empoigner les problèmes

Présentation en conférence de presse (télécharger le programme économique complet en pdf )

Le PS est fier de pouvoir présenter des perspectives et des réponses concrètes aux préoccupations des citoyen-ne-s suisses. Le PS estime que c’est  aussi son devoir. C’est la seule manière de stopper l’avancée de politiques réactionnaires à la Trump, qui se développent malheureusement également en Suisse.

 

Préalable indispensable, nous avons analysé  la situation de départ et les enjeux. Ce « passage obligé » n’était pas du tout trivial et constitue la base des propositions que nous avons élaborées. A cet effet,  nous avons commencé par nous positionner face aux trois grandes controverses de notre temps : la numérisation, la mondialisation et le dilemme de la croissance.

 

Numérisation : La numérisation est en cours, avec ses opportunités et ses risques. Nous voulons être partie prenante, afin d’aider à son développement et de surveiller ses implications. La Suisse dispose d’une bonne infrastructure numérique et il convient qu’elle continue de jouer un rôle international de premier plan en matière de savoir-faire.

Mais surtout, nous devons donner à chacune et chacun les moyens de suivre et de façonner le changement numérique. La protection sociale doit également être adaptée à ces nouveautés. La numérisation ne profitera à l’ensemble de la population que si ses avantages sont partagés et si les règles du travail et de la vie en commun ne sont pas sacrifiés sur l’autel de la technophilie.

 

Mondialisation : La mondialisation est un fait – et ça ne date pas d’hier. La mondialisation peut être une chance pour une économie ouverte comme celle de la Suisse et pour le développement d’un monde en réseau, fondé sur des bases de solidarité. Elle peut contribuer à accroître la prospérité de tous les peuples et à promouvoir la paix. Mais le libre-échange sans la protection des salarié-e-s et de l’environnement naturel  impliquerait trop de perdant-e-s.

Le libre-échange doit être compatible avec les droits humains, les exigences sociales et environnementales ainsi qu’avec la démocratie. C’est dans cette direction que nous devons nous diriger. A contrario, l’isolement n’offre aucune perspective ; la seule alternative positive réside dans un commerce international équitable, des  coordonnés à l’échelle internationale et dans un régime fiscal international équitable.

 

Le dilemme de la croissance : Bien que la croissance ait apporté la prospérité, elle menace de plus en plus de détruire des propres fondements, au plans écologique et   humain. Le PS veut surmonter ce dilemme de la croissance. Nous poursuivons une double stratégie à cet effet.

D’une part, nous voulons des engagements contraignants de réduction des émissions et de la consommation des ressources, en particulier la décarbonisation d’ici 2045.

D’autre part, nous entendons dissocier la performance économique et la consommation des ressources. Ceci en misant sur le progrès technique et des investissements massifs dans la gestion du recyclage, l’efficacité de l’usages ressources naturelles, les réparations et l’expansion pionnière des énergies renouvelables.

Nous avons besoin d’une restructuration écologique de notre système économique. Celui-ci a pour l’instant trop tendance à transférer ses coûts à la sphère de la nature, en faisant comme si l’exploitation et la pollution de la nature était gratuite. Cet objectif ne doit pas être reporté à après-demain, mais doit être mis en œuvre dès maintenant, au moyen de règles efficaces et de projets ambitieux.

 

Problèmes classiques et nouveaux

Outre ces trois défis, il y existe des problèmes économiques classiques et plus récents qu’il nous faut également résoudre d’urgence :

 

  • La Suisse investit trop peu, à la fois dans la formation des personnes et dans la modernisation de ses infrastructures, en particulier lorsqu’elles sont liées au climat.
  • Le problème du pouvoir d’achat ménages de la classe moyenne et modestes, en particulier dans un contexte de stagnation des salaires, de hausse des primes d’assurance-maladie et de coûts exorbitants du logement. Le danger s’accroît que le nombre de personnes laissées pour compte et que ne peuvent plus plus gagner elle-même leur vie augmente.
  • La concentration économique mondiale et la domination de l’économie financière sur l’économie réelle menacent de diviser de plus en plus la société, même en Suisse: d’un côté, une minorité est de plus en plus riche, et de l’autre une large majorité qui s’appauvrit.

 

Nous avons identifié ces  problèmes et ces objectifs grâce aux échanges quotidiens  que nous avons avec les citoyens et citoyennes. Notre responsabilité, en tant que grand parti populaire de gauche, est de recenser et décortiquer ces problèmes pour ensuite nous y attaquer.

 

Une bataille de valeurs

 

Notre conclusion est limpide : c’est une baitaille des valeurs. La politique économique doit intervenir et donner des orientations au système économique. Il est pour nous hors de question de nous contenter d’observer ces développements et déclarer ensuite que les problèmes étaient inévitables.

Le glissement à droite lors des élections de 2015 a encore accentué l’urgence. La majorité bourgeoise au Parlement et au Gouvernement ne se soucie pas de ces véritables défis. Elle sert les intérêts clientélaires à court terme plutôt que de conduire une politique en faveur du bien commun.

La  majorité de droite issue de 2015 ne fait que renforcer la loi du plus fort. Leur devise est claire : « donner à ceux qui ont déjà ».  Pour nous, membres du PS, il convient de faire exactement le contraire: nous voulons une politique économique basée sur des valeurs de justice, de solidarité et de durabilité.

 

Nos valeurs ne se mesurent pas à la bourse. Nos objectifs sont aux antipodes. Ce que nous voulons, c’est que

 

  • L’égalité des chances et la possibilité réelle de trouver un travail soient améliorées afin que la distribution devienne plus équitable.
  • L’impact environnemental et climatique soit être réduit rapidement et partout.
  • les activités qui servent le bien commun, comme la prise en charge des proches, soient mieux reconnus au plan économique.
  • Après des décennies de dégradation, l’on améliore enfin les conditions de travail et la sécurité sociale, en particulier dans le contexte de la numérisation.

 

Pour y parvenir, nous avons formulé des propositions sur un large spectre, car l’économie imprègne presque tous les domaines de la vie. Nous avons structuré nos idées comme suit :

 

  • « Permettre à toutes et tous d’avoir un travail décent », parce que chacun-e devrait avoir la possibilité de gagner décemment sa vie et de participer aux gains de productivité.
  • « Promouvoir une Suisse à la pointe du service public », parce qu’il est nécessaire de mener une forte offensive d’investissement, non seulement dans la formation, mais aussi dans la modernisation écologique de nos infrastructures, en particulier dans les transports et l’énergie.
  • « Faire prévaloir l’intérêt collectif », car les intérêts égoïstes, privés et sans réelle vision sur le long terme ont prévalu de manière excessive ces dernières années, et que donc un contre-mouvement est nécessaire.
  • « Renforcer l’engagement international », car il est tout à fait illusoire de vouloir maîtriser des phénomènes mondiaux à l’échelle nationale. Une meilleure coopération entre les pays est nécessaire.

 

Prisca Birrer-Heimo va maintenant développer certaines de nos suggestions afin de vous expliquer plus en détail ce que nous entendons par là.