Nous avons sur la table 2 initiatives populaires qui traitent de la question fondamentale des coûts de la santé.
La première, celle du parti socialiste, entend limiter le poids insupportable des primes sur le revenu des ménages. Elle traite la question de l’EQUITE.
La seconde, celle du Centre, demande à la Confédération de prendre des mesures contre la hausse des coûts. Elle traite la question de l’EFFICACITE.
En elles-mêmes, les 2 initiatives posent de bonnes questions et offrent de bonnes réponses. Le Conseil fédéral, ou à défaut le Parlement, auraient au minimum dû opposer aux 2 initiatives des contre-projets dignes de ce nom. Des contre-projets qui auraient pu prendre la direction de chacune des initiatives, avec des mesures substantielles et applicables tout de suite dans la loi.
Or, le Parlement n’a pas été capable d’élaborer un compromis, parce qu’il est gangrené par les lobbies. Les deux contre-projets existants sont ridicules, pas du tout à l’échelle des problèmes.
Mais grâce à la coïncidence des dates de votation, le peuple peut forcer le compromis en votant OUI aux 2 initiatives. Si les 2 initiatives passent, il sera possible d’inscrire des mesures réellement efficaces dans la législation d’application.
Mais il y a mieux : si les 2 initiatives passent, le mandat sera clair et plus facile à concrétiser. En effet, contrairement à un préjugé largement répandu, il existe une synergie, et non pas une contradiction entre la justice et l’efficacité, pour les raisons suivantes :
- Un système très inefficace coûte beaucoup trop cher et devient injuste dans le financement.
- Un système inefficace absorbe beaucoup trop de ressources et celles-ci viennent à manquer pour les soins essentiels, ce qui est très injuste.
Face au vieillissement de la population et au progrès technologique, il ne faut pas s’attendre à une baisse des besoins de soins. Mais précisément parce que les attentes et les possibilités augmentent, il est absolument décisif de mieux s’organiser et d’être plus efficace. Les pistes sont nombreuses, en commençant par un dossier électronique du patient digne de ce nom, par une planification des spécialités hospitalières à l’échelle nationale, par le développement de l’ambulatoire, par un plafonnement de certains tarifs techniques, etc.
J’aimerais dire aux soignants : vous qui craignez à juste titre encore plus de pression dans votre quotidien, que ne pas utiliser ce potentiel d’efficacité, c’est condamner tout le système de la santé et ses acteurs à s’épuiser comme un hamster dans une roue, au bénéfice d’une petite minorité qui s’enrichit de manière éhontée. Ce cercle vicieux n’est plus acceptable et doit être brisé.
Aujourd’hui, les primes d’assurance maladie sont un véritable impôt, mais un impôt particulièrement injuste, plus vous êtes nombreux dans votre famille, plus vous payez.
J’aimerais dire aux électeurs du centre droite qui craignent la fiscalité : en plafonnant cet impôt à 10% du revenu des ménages, nous ne faisons que déplacer l’effort d’un impôt très injuste vers le mix fiscal ordinaire, plus équitable, mais sans augmenter la charge fiscale globale.
La Suisse a besoin de ces 2 initiatives populaires et c’est la raison pour laquelle nous avons fondé ce comité vous invitant à voter OUI à l’initiative socialiste pour l’allègement des primes et OUI à l’initiative du Centre pour freiner les coûts. Equité et efficacité sont les 2 faces de la médaille santé.
Le compromis que le Parlement n’a pas été capable de faire, le peuple peut le faire en votant 2 fois oui, en disant OUI à l’équité et OUI à l’efficacité.