Après plusieurs législatures avec une Conseillère aux Etats et quatre conseillers nationaux vaudois, et un cinquième siège manqué de peu, les élections de 2011 renversaient la donne, puisque le PS vaudois gagnait deux sièges, dont un « à la raclette ». De ce fait, nous nous sommes retrouvés avec deux, puis trois nouveaux parlementaires: Cesla Amarelle, Jean-Christophe Schwaab et, après la démission de Josiane Aubert, Rebecca Ruiz.
Si les élections de 2011 avaient réglé avantageusement la question quantitative et garanti la parité, voire une majorité féminine en comptant Géraldine Savary, il restait à savoir si cette nouvelle équipe allait s’imposer au plan qualitatif. La première chose à faire était de conquérir des postes influents pour peser sur les décisions et obtenir des succès importants :
Ada Marra est entrée dans la prestigieuse commission de l’économie et des redevances, en se retrouvant au coeur des dossiers bancaires et fiscaux, tels FATCA et l’échange automatique d’information en matière fiscale.
Jean Christophe Schwaab est devenu vice-président de la commission des affaires juridiques, qu’il présidera lors des deux prochaines années s’il est réélu. Avec ses connaissances techniques, il est devenu un des piliers de cette commission, rapporteur de langue française quasi permanent sur tous les dossiers compliqués, par exemple en matière de droit des sociétés.
Rebecca Ruiz a accédé à la même commission, en s’imposant immédiatement sur les questions pénales, et en particulier la révision du droit des sanctions. Elle contribue largement à la crédibilité retrouvée du parti socialiste sur les questions de sécurité publique.
Cesla Amarelle est devenue présidente de la commission des institutions politiques qui vient d’accepter ces derniers jours une réforme historique du droit d’asile pour accélérer les procédures tout en respectant les garanties constitutionnelles. Un succès qui fait aussi écho à l’aboutissement au Conseil national de la naturalisation automatique pour les étrangers de la 3e génération portée par Ada Marra. Signe que le parti socialiste peut aussi, avec conviction, habileté et abnégation, obtenir des résultats sur des sujets aussi difficiles que l’asile ou le droit des étrangers.
Pour ma part, j’ai siégé cette année, en plus de la commission de l’énergie et des communications à la commission des transports. Avec d’autres bien entendu et grâce à des alliances avec le centre, je me suis fortement engagé dans le débat sur la nouvelle stratégie énergétique. Avec Géraldine Savary, nous avons oeuvré à faire aboutir le dossier ferroviaire FAIF dans l’intérêt direct du canton de Vaud.
Je ne saurai conclure cette énumération sans rendre hommage à Eric Voruz, qui, au sein de la difficile commission de la sécurité, a posé les bases d’un de nos succès dans le domaine depuis des années, à savoir le refus du Gripen; ainsi qu’à Josiane Aubert pour son succès dans la lutte contre la publicité pour le petit crédit. La délégation vaudoise a enfin joué un rôle important dans les instances de notre parti, avec Géraldine Savary comme vice-présidente et moi-même comme vice-président du groupe.
Cette montée en puissance de la délégation socialiste vaudoise a également permis de porter les idées de la majorité des romands dans plusieurs votations important, comme la Loi sur la Radio-Télé, le Fonds ferroviaire ou l’initiative xénophobe du 9 février 2014.
Last but not least, le fait d’avoir renforcé la position du PS en 2011 nous a permis de gagner des votes serrés dans un certain nombre de dossier, comme les transport, l’énergie, la coopération fiscale. Souvent, cela ne se joue qu’à quelques voix, à l’image de l’élection au Conseil fédéral. Il est central que le PS maintienne au minimum ses positions pour empêcher que la droite dure (UDC + PLR) ne puisse reconquérir une majorité absolue au Conseil fédéral, comme lors de la désastreuse législature 2003-2007 (notamment marquée par le tandem Blocher-Merz).
Il n’y a bien entendu pas eu que des succès au cours de cette législature. Sur l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat, les assurances sociales, seul un renforcement de la gauche et du parti socialiste permettra d’aller plus loin. Nous devons donc progresser en suffrages pour maintenir le sixième siège et renforcer une équipe qui gagne et fait gagner notre canton. Car dans la législature qui s’ouvre, les enjeux ne manqueront pas: sauvetage des bilatérales, adoption de la stratégie énergétique, prévoyance vieillesse, etc.