Roger Nordmann, Conseiller national, PS VD, membre de la CEATE-N, Rapporteur de langue française de la Commission.
Cette loi sur l’électricité permet de surmonter les blocages et de construire les solutions.
Sans électricité, pas de protection du climat, ni de prospérité. Notre pays aura besoin de plus d’électricité au cours des prochaines années, pour remplacer le courant des centrales nucléaires vieillissantes, pour faire fonctionner les pompes à chaleur, pour entraîner les voitures électriques et pour décarboner l’industrie.
Fondamentalement, cette loi construit un approvisionnement électrique basé sur 3 piliers principaux:
- le premier pilier c’est le renforcement de l’hydroélectricité, spécialement pour le stockage saisonnier, car c’est la forme de stockage la plus écologique, avec 100% d’efficacité.
- le 2e pilier, c’est l’énergie photovoltaïque, parce qu’elle est très populaire dans notre pays et très bien acceptée sur les toits et les infrastructures. Elle assure désormais 10% de l’électricité, un chiffre en croissance de 2 pourcents par année actuellement.
- Le 3e pilier, c’est l’efficacité, parce que l’énergie économisée est la moins chère et la moins risquée.
Et pour atteindre ces objectifs :
Nous devons maintenant investir pour construire cet approvisionnement de demain, comme nos grands-parents ont autrefois construit les grands barrages ou nos parents les transversales alpines. Il en va de la sécurité énergétique, mais aussi de la réduction progressive des achats de gaz et de pétrole, qui ont coûté la somme astronomique de 22 mrd en 2022 !
Cette loi améliore la planification pour y parvenir, et réoriente les moyens vers les investissements. Il n’y a pas d’augmentation de la taxe de financement dite « RPC ». Par contre, nous avons décidé de nous éloigner de la bourse, en favorisant les contrats à long terme qui permettent l’investissement et garantissent un prix et juste pour les consommateurs finaux.
Surmonter les blocages et dire oui aux solutions, c’est d’ailleurs ce que nous avons fait au Parlement, avec la même attitude constructive que le Conseil fédéral dans la phase pré-parlementaire. On rappellera ici que cette loi est née de la table ronde sur l’hydroélectricité, initiée par l’ancienne conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, et à laquelle participait le futur conseiller fédéral Albert Rösti.
Dans le domaine des infrastructures énergétiques, dont le temps de réalisation est long, il est vital de faire des concessions et des compromis pour permettre à notre pays d’avancer. C’est dans cet état d’esprit que la loi a été acceptée à l’unanimité du Conseil des états et approuvée par 177 oui contre 19 non au Conseil national.
La question que pose ce référendum sur l’énergie est simple : voulons-nous améliorer la situation, de manière pragmatique, ou tomber dans la paralysie ? Pour ma part, je suis persuadé que le peuple saluera les efforts accomplis par toutes les forces politiques pour dépasser les blocages et qu’il dira OUI aux solutions !