Mes réponses aux questions climats+ énergie sur Instagram

  • Quels sont les buts du PS concernant le climat ?   

Zéro émission nette de gaz à effet de serre en Suisse et dans le monde d’ici 2050. En Suisse, cela implique de brûler la dernière goutte de pétrole au plus tard en  2045. Pour cela, il faut massivement investir dans l’électricité solaire, l’assainissement des bâtiments, les transports publics et la mobilité électrique.

Pour en savoir plus:

le livre “Le plan solaire et climat

 

  • Est-ce que le Groupe socialiste prévoit d’aller confronter davantage les entreprises très polluantes ? 

En Suisse, l’industrie n’est responsable que de 17% des émissions nationales de gaz à effets de serre (GES) (moitié combustibles, moitié émissions chimique comme la fabrication du ciment). Nous venons de  soumettre, enfin, la grosse industrie, les cimentiers et l’aviation au système européen de quotas d’émissions. Et la taxe CO2 marche bien en Suisse, forçant les PME à investir.  En Suisse, l’urgence politique est d’agir enfin sur la mobilité terrestre et aérienne (39% des émissions de GES, et 26 % pour le bâtiment)

En réalité, l’empreinte carbone industrielle de la surconsommation a lieu essentiellement à l’étranger, en raison de nos importations. Il est donc important que la Suisse s’engage pour des accords internationaux restrictifs et efficaces.

  • Quand est-ce que la Suisse compte déclarer l’urgence climatique ? 

La conseillère nationale Samira Marti (PS/BL) a fait une telle proposition :

https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20193063. Le Parlement décidera sur cette base, mais on ne sait pas encore quand la proposition arrivera à l’ordre du jour.

  • Comment faire pour forcer les CFF à acheter des nouveaux trains de nuit ? Quand est-ce que les vols internes non urgents seront supprimés ? 

Une pure interdiction serait très bureaucratique pour déterminer quel voyage est considéré comme urgent ou non, et ce n’est qu’une petite partie des vols court-courrier. Ce qu’il faut c’est une stratégie  globale. La semaine passé, la majorité de droite a refusé une excellente motion de Thomas Hardegger, conseiller national (ZH) : « Stratégie de transfert des vols de courte distance »(https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20173414).

Pour mettre pression sur les CFF et lancer des appels d’offre pour de meilleures liaisons ferroviaires internationales, il faut absolument corriger la majorité bourgeoise au Parlement et renforcer les forces de progrès, à commencer par le PS.

  • À quand la sortie du nucléaire ? 

Un jour… Pour l’instant, malheureusement, la stratégie énergétique acceptée par le peuple se contente d’interdire la construction de nouvelle centrales, mais ne fixe pas de date d’arrêt pour les vielles centrales. Et l’initiative populaire pour limiter à 45 ans la durée d’exploitation a été rejetée. Nous continuons le combat au plan juridique (normes de sécurité) et économique pour fixer une date de sortie rapide. Mais ici aussi, une amélioration des rapports de force au Parlement nous permettrait d’avancer sur le terrain politique.

  • Est-ce que les manifestations ont un réel impact sur les politiciens ? 

Oui, l’impact est énorme : le PLR et l’UDC sont massivement sous pression. Ils perdent les élections cantonales les unes après les autres, et le PLR essaye – sans succès pour l’instant – de corriger son tir anti-climat. Il faut absolument continuer.

  • La taxe CO2 est une solution de riches, les « pauvres » ne pourront plus prendre l’avion !

La taxe CO2 ne concerne pas l’aviation, qui ne paye actuellement pas non plus de  TVA ou  de taxe sur les carburants. Je sépare donc la réponse en 2.

1) Avec la soumission au système européen des quotas d’émissions, l’aviation payera enfin 20 à 30 € par tonne de CO2, comme en Europe. C’est un minimum. Le but n’est pas que les pauvres prennent davantage l’avion, c’est que les riches le prennent moins. Les 82% de la population mondiale les plus pauvre n’ont jamais pris l’avion ! Prendre l’avion comme l’autobus pour Fr. 50 pour aller passer le week-end à Barcelone est une absurdité à laquelle il faut renoncer.

 

2) S’agissant de la taxe CO2 (qui ne concerne en Suisse que le gaz et mazout pour 25 ct environ par litre) : 1/3 de son produit est utilisée pour subventionner l’assainissement des bâtiments (aussi bien pour les locataires !). Les 2/3 sont remboursés au ménages (par personne) et aux entreprises (prorata masse salariale)*. Concrètement, une famille de 4 personne reçoit chaque année 4 parts de redistribution d’environ Fr 75, soit Fr. 300 au total (sous forme de rabais sur la facture l’assurance maladie). Comme les gens modestes consomment tendanciellement moins d’énergies fossiles (petits logements et véhicules), ils s’y retrouvent. Ce système de taxe CO2 est tout à fait social !

 

*en fonction de la part que, globalement, les ménages et les entreprises ont payé. La redistribution ne dépend évidemment pas de la consommation individuelle, sinon, ça annulerait l’effet.

 

  • Est-ce que ce n’est pas déjà trop tard pour inverser les choses ? 

Non, mais il faut mettre le paquet maintenant pour arriver à limiter le réchauffement à 1,5°. Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a montré dans son rapport qu’il fallait atteindre la neutralité climatique en 2050, et qu’il y avait d’énormes synergies avec les objectifs du développement humain.

(Lire l’excellent : https://www.ipcc.ch/sr15/chapter/summary-for-policy-makers/, en anglais). Si notre génération n’inverse pas la tendance, elle aurait une responsabilité majeure dans la catastrophe.

 

  • Pourquoi mettre en avant le train alors que la provenance de l’électricité n’est souvent pas verte ?

Par KM-passager, le train consomme 6 fois moins d’énergie que la voiture. Et en plus, en Suisse, 90% de l’électricité des trains est d’origine hydraulique (donc renouvelable). Même là où une partie de l’électricité est d’origine fossile, le train est plus écologique. Comme les trains à grande distance ont une vitesse constante, ils sont extrêmement efficaces en comparaison à l’avion ou à la voiture. Par exemple, un aller de Genève à Berlin en train émet 4x moins de CO2 que le même trajet en avion, et cela malgré que fait que le train allemand utilise partiellement de l’électricité produite à base de charbon.

Voir : https://webspecial.tdg.ch/longform/vol-lowcost/bilan-carbone-de-partir/