Une législature calamiteuse, ça suffit

Rappelez-vous les élections de 2015, pour la première fois, il y avait une majorité udc-plr au conseil national.

On allait voir ce qu’on allait voir, nous disaient-ils. Cette nouvelle majorité a commencé par déséquilibrer le Conseil fédéral, en y élisant, tour à tour, Guy Parmelin puis Ignazio Cassis.

Quatre ans plus tard, quel est le bilan? Maigre, voire très maigre. Parmi les échecs les plus spectaculaires, on peut noter les quatre dossiers suivants :

Premièrement, avec des majorités très courtes – une à trois voix – l’UDC et les PLR ont vidé de quasiment toute sa substance la loi sur le CO2. S’ils ont été sanctionnés lors des élections canto­ nales qui ont suivi, ils ont quand même permis au lobby pétrolier et à celui de l’aviation d’engranger une victoire d’étape dans la lutte contre la réduction de la consommation de pétrole.

Deuxièmement, dans le dossier européen, les conseillers fédéraux PLR Cassis et Schneider­Ammann ont attaqué les mesures d’accompagnement. Ils ont négocié un accord­cadre sans se préoccuper du consensus interne. Alors que, depuis 20 ans, tous les efforts d’ouverture reposaient sur une  alliance  entre  partisan­e­s de l’ouverture et de la protection des salaires, ces deux ministres sont parvenus à embourber le dossier.

Troisièmement, la tentative de surcharger la troisième réforme de l’imposition des entreprises nous a forcés à lancer le référendum. Leur projet était tellement déséquilibré que nous avons facilement gagné devant le peuple.

Quatrièmement, l’alliance PLR et UDC est parvenue à torpiller le projet de réforme des retraites« Prévoyance 2020 ». Avec, pour résultat, une situation toujours extrêmement précaire pour les femmes dans le deuxième pilier, tout comme d’ailleurs l’équilibre financier de celui­ci.

La liste des ratages de cette majorité arrogante est considérable et pourrait être dûment prolongée. Mentionnons encore trois cafouillages de première classe : après avoir fait le forcing pour augmenter les franchises de l’assurance­maladie,  le  camp bourgeois a abandonné ce projet lors du vote final des chambres au printemps 2019. Cette manœuvre était dans la ligne d’une autre, datant du tout début de la législature. PLR et UDC avaient supprimé le contrôle de l’ouverture des cabinets médicaux. S’en était suivi une explosion des coûts qui les avait obligés, quelques mois plus tard, à revenir en arrière. Enfin, pour compléter le best of du cabinet des horreurs, mentionnons leur tentative de voter des projets autoroutiers dont le coût n’avait pas été estimé. Elle s’est logiquement heurtée à un problème pratique lors du vote sur le frein à l’endettement: comment additionner des chiffres qui n’existent pas ? Le projet est actuellement en réévaluation au Conseil des États …

La tentative d’imposer ce programme de la droite dure constitue donc un échec sur toute la ligne. Paradoxalement, les deux seuls succès substantiels de la législature ont eu lieu dans les dossiers où cette majorité a été complètement divisée.

C’est d’abord celui de la stratégie énergétique 2050, qui interdit la construction de nouvelles centrales nucléaires. Il a été accepté malgré l’opposition de l’UDC et la division du PLR. Mais cela n’a été possible que parce que l’essentiel du travail avait été fourni lors de la législature précédente.

Quant au projet de réforme fiscale et de financement de l’AVS, il a été adopté au Parlement contre l’opinion d’une  large  majorité du groupe UDC. Il est né sur les cendres  encore  fumantes  de la RIE III et de « Prévoyance 2020 ». Finalement, alors qu’ils prétendaient affaiblir l’AVS grâce à leur victoire à la Pyrrhus contre « Prévoyance 2020 », les libéraux radicaux ont été obligés de s’allier avec nous pour en renforcer le financement.

Le bilan est sans appel : cette majorité de droite dure ne sert pas les intérêts du pays. Pour l’instant, notamment grâce aux efforts et aux menaces référendaires du PS, nous sommes parvenus à les freiner dans une certaine mesure. Mais si, par malheur, ils parvenaient à sauver leur majorité et enchaîner une nouvelle législature du même type, il faut craindre qu’ils parviennent, dans plusieurs dossiers, à imposer à la Suisse la loi du plus fort.

Or ce dont la Suisse a besoin, c’est au contraire d’une politique constructive, basée sur la coopération, la solidarité et l’intérêt général. Ce sont ces principes qui nous aideront à relever les défis de notre époque. Je pense en particulier à la question du climat et de l’énergie, à celle de l’égalité entre hommes et femmes, à la question des primes d’assurance­maladie et au droit à chacune et chacun d’être suffisamment formé pour trouver un emploi. C’est pour faire avancer ces projets que nous devons gagner les élections !

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