Aujourd’hui, la redevance de radiotélévision (billag) est liée à la possession d’un appareil de réception de radio ou de télévision. c’est un anachronisme total, dès lors que n’importe quel ordinateur, téléphone portable ou tablette permet aujourd’hui d’avoir accès aux médias électroniques.
Le système de perception de la redevance radiotélévision est devenu grotesque : comment contrôler que tel ou tel ménage ne possède pas une tablette permettant de regarder la télé? Il était donc indispensable de réviser le système. La solution choisie est on ne peut plus simple : tous les ménages paieront désormais la redevance, avec une possibilité d’exemptions pendant les cinq premières années pour les vrais (et très rares) abstinents complets de médias électroniques. Cela permet de supprimer les actuels contrôles et de baisser la redevance pour chaque ménage de 460 à 400 francs par année.
Comme beaucoup d’entreprises ne payaient pas la redevance alors même qu’elles possédaient des ap- . pareils de réception, comme des autoradios, le système a aussi été simplifié. Ainsi jusqu’à concurrence de 500’000 francs de chiffre d’affaires, les entreprises seront totalement exemptées. Au-dessus de ce montant, elles paieront la redevance ‘ au prorata du chiffre d’affaires TVA, jusqu’au plafond défini.
Cette réforme efficace ne méritait vraiment pas d’être combattue par un référendum. Mais les opposant-e-s ont un autre objectif: ils entendent infliger une sévère défaite aux médias de service public. Les uns pour vendre des fenêtres publicitaires à des télévisions privées étrangères. Les autres pour augmenter l’influence de leur groupe de médias privés sur la démocratie. Finalement, au-delà de la technique de prélèvement de la redevance, c’est là que se situe le véritable enjeu : notre démocratie restera-t-elle au bénéfice de médias pluralistes, y compris dans les régions linguistiques minoritaires?
Même s’il nous est tous arrivés de nous énerver sur telle ou telle émission de télévision, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain-: de bons médias de service public sont un pilier de la démocratie, et ils ont besoin d’un financement solide et largement indépendant de la publicité.